Économie et éducation

Économie

• Si nous étions blancs, il n'y aurait jamais d'aide au développement. Non, mais attendez ! Double-moi une fois, honte à toi, car je t'ai fait confiance et tu ne méritais pas cette confiance. Double-moi une deuxième fois, honte à moi, qui t'aurais permis de m'avoir encore eu. C'est comme la douleur d'une nième grossesse. Qu'est-ce que vous n'avez pas compris la première fois ?

• Si nous étions blancs, nous n'aurions pas une ribambelle d'enfants. Trop coûteux à long terme, car en plus de les éduquer, il faut les nourrir. Et quand on sait que, souvent, tant qu’ils ne sont pas mariés, nos (vieux) enfants vivent encore sous notre toit. Des "Tanguis" en puissance qui font grimper les factures. Nous sommes très chanceux lorsqu’ils ne nous ramènent pas leurs propres enfants et leurs femmes. Tout ceci, sans compter nos neveux, cousins, enfants d’amis proches et autres, qui vivent là, eux aussi. Évidemment, on ne sait plus qui est qui dans la maison à part papa et maman.

• Si nous étions blanches, des compagnies comme GMC feraient faillite puisque mes sœurs ne voudront plus être claires et donc n'auraient plus besoin de s'éclaircir leur belle peau couleur ébène.
  

• Si nous étions blancs, nous penserions à nous acheter une maison plutôt qu’une grosse voiture, simplement pour paraître. Nous penserions à laisser un patrimoine à nos enfants plutôt que des cantines de vêtements avec lesquels ils ne feront absolument rien, car ils ne seront peut-être plus des vêtements de leur époque ou simplement pour une question de goût et de style. Par contre, nous chercherions à épargner en prévision du futur, plutôt que de vivre au jour le jour et de penser que Dieu pourvoira en cas de pépin.

Éducation

• Si nous étions blancs, l’éducation de nos enfants allait être complètement différente. Eh oui, nos enfants allaient nous respecter. Quand on me parle d'enfant roi et de parents valets, j'ai de la difficulté à comprendre ces mots-là, pourtant je suis lettrée. Un dessin, svp.

• Si nous étions blanches, nous irions à des "booms", accoutrées comme bon nous semble sans craindre d'entendre la copine de notre mère demander devant celle-ci : "mais où vas-tu habillée comme ça ? Tu as vu ta figure ? Depuis quand tu te maquilles ?". Frein à main tiré, retour à la case "sortie annulée".

• Si nous étions blancs, la ceinture serait vraiment un accessoire de mode et les tuyaux d'arrosage serviraient effectivement à arroser.

• Si nous étions blancs, nous n’aurions pas aussi peur que notre instituteur écrive dans notre carnet, car en plus d’en manger une à l’école, la sentence sera doublée, une fois à la maison.

• Si nous étions blancs, nous n’aurions pas peur de notre voisin comme de notre propre père, car si ce dernier nous prenait à faire une bêtise, en plus de nous engueuler, il informerait systématiquement nos parents dont la ceinture, n’est nul autre qu’un instrument de torture.

• Si nous étions blancs, nos parents nous expliqueraient ce qu'est la nuance des couleurs. Cela aidera à répondre à la question : qui sommes-nous ? Parce qu'un Michael Jackson était quoi ? Gris ? Bon, un Mauritanien ou un Marocain est-il blanc ? Parce que les hindous, Pakis, etc. sont-ils noirs ? Un entre-deux très bizarre. Ce sont des "pretend to be", des "wanna be black" ou quoi ? C’est un peu comme le tee-shirt que j'avais vu dans un marché au pays où c'était inscrit "Chicaco bulls". Bref, des imitations quoi !

• Si nous étions blancs, nos enfants sauraient d’où ils viennent car pour savoir où tu vas, il est important de savoir d’où tu viens. Or, très souvent nos enfants sont comme des "apatrides". Ils auront beau avoir la nationalité du pays occidental où ils sont nés, leur couleur fera en sorte qu’on leur demandera toujours d’où ils viennent. C’est aussi difficile que de ne pas connaître un de ses parents, ils sont comme des orphelins sans port d’attache.