Société et divers

 Chronique "si nous étions des blancs …" - Société et divers

• Si nous étions blanches, nous serions reconnues par l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), comme des mères Teresa, pour tous nos efforts de préservation de l'espèce mâle. En effet, les maris des femmes africaines n'attraperaient jamais le cancer des narines à cause des émanations toxiques de leurs cheveux. Finis les rallonges, mèches, tissages, sous 40 degrés à l’ombre ! Plus besoin de mettre des centaines de dollars dans nos cheveux ni des cheveux de cadavres sur nos têtes. Sincèrement les filles, c'est quoi cette affaire-là ? Est-ce indiqué sur les paquets de cheveux artificiels: "Interdit de laver, danger !"

• Si nous étions blancs, nous n'allions pas être bouddhistes pour avoir l'occasion de mettre des pagnes. Mon cher, chez nous, même les hommes portent le pagne sous toutes ses formes. 

• Si nous étions blancs, il y aurait toujours les uns et les autres. Les Français disent : "Paris et les autres". Ça veut tout dire. En Afrique, on dit qu’il y a les "un et les autres", les autres étant les plus nantis. Mais, il y a aussi les unbéciles, les unvariants, les unconstants. Nous pourrions donc avoir une caste d'untouchables qui regrouperait tous les vanupieds de notre société et comme disait un humoriste ivoirien : "il pourrait aussi y avoir celle des et cætera pour les hors catégorie".

• Si nous étions blancs, le footballeur Didier Drogba allait arrêter de se défriser les cheveux parce que là vraiment, ça devient plus qu'une nécessité.

• Si nous étions blancs, nous serions encore plus racistes qu’eux. N’est-ce pas ?

• Si nous étions blancs, les margouillats (sorte de petits lézards) ne seraient pas en voie d'extinction à cause de nos lance-pierres. Ils serraient dans les aquariums ou des cages. De vrais animaux de compagnie pour nos enfants.

• Si nous étions blanches, nous aurions été épargnées de l’odeur de l’entrejambe de femmes Anangos. Rappelez-vous, mesdames, les salons de coiffure en bordure de route, où ces coiffeuses nous coinçaient la tête entre leurs cuisses pendant qu’elles nous tressaient … yewww ! J'en fais encore des cauchemars.
  

• Si nous étions blancs, les écureuils sauvages qui se baladent dans les rues du Québec seraient une espèce en voie de disparition. Hum, quand il fait -40 degrés, un bon Pepper soup ... De quoi réchauffer les âmes !

• Si nous étions blancs, aucun accident avec des animaux sauvages sur nos routes, n'allait être rapporté à la Société de la Protection des Animaux. Le cadavre allait être embarqué par nos soins et dépecé comme il se doit par madame. C'est quand même de la viande de brousse, non ?! Viande qui allait être fumée, faisandée, boucanée, dans une bonne sauce ... Miam miam !

• Si nous étions blancs, nous ne mangerions jamais de sauce gombo ou de sauce kplé (sauce "longueur"). C’est tellement gluant que parfois seuls une paire de ciseaux peut en venir à bout. C’est comme si des glaires vous roulaient dans la bouche et c’est supposé être votre repas !

• Si nous étions blancs, nous serions à la recherche d'exotisme : bronzages, tresses africaines, voyages dans le sud (Caraïbe, Antilles, etc.). Conclusion, si nous étions blancs, nous voudrions être noirs, alors à quoi bon être blancs finalement ?!