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Mon Afrique à MOI !

L’accent et le français des québécois

J'adore le Québec, ce petit coin de paradis d'Amérique du nord ("le plus meilleur pays au monde" de Mes origines), raison pour laquelle j'y vis depuis plus d'une décennie. Mais Dieu seul sait et le diable s'en doute, que comprendre les québécois dans mes débuts ici, était difficile. C'était comme s'ils parlaient une autre langue. Je ne parle pas de l'anglais, mais de leur accent et de leur français préhistorique ! C'est comme si la langue française n'avait pas évolué depuis 1400 quelque chose.  Il est vrai que l'on en entend de bien bonnes à ce sujet, mais blague à part, ce n'est une légende ou un mythe, c'est vrai !

 

Je connais un monsieur, qui m'a expliqué que lorsqu'il débarquait fraîchement de son Afrique natale, son arrivée aux douanes canadiennes fût brutale. La douanière "en avant" de lui, parlait, il la regardait mais ne comprenait absolument rien à ce dont elle "jasait". Il était persuadé qu'elle parlait de ses bagages parce qu'après chaque phrase, elle regardait ses valises.

En fait, la personne "en arrière" de lui, lui a dit qu'elle demandait s'il transportait de la nourriture ou tout autre produit d'originale animale ou végétale. C'est simple pourtant, mais c'était comme si elle venait d'un monde parallèle.

J'ai, moi-même, été une victime et je suis sûre que je ne suis pas la seule. Je suis tombée dans le panneau à maintes reprises.

 

Un jour, je "m'en allais" au "dépanneur" du coin, l'épicerie du quartier pour des petits dépannages, je dis merci à la caissière lorsque celle-ci me tend mes vivres et ma monnaie. Cette dernière me sourit et me répond : "Bienvenue !". Bienvenue ? Tout à coup, le coeur me "débattait". Mais comment pouvait-elle savoir que je venais d'arriver ? Est-ce qu'à mon issue, on m’avait injecté un GPS sous cutané ? Mon "char" avait-il été suivi depuis tout ce temps-là ?

J’ai, finalement, appris plus tard, qu’il s’agissait du "You’re welcome " anglais.  Mais ça ne faisait que commencer. J'allais donc de surprise en surprise.

 

En "m'en revenant chez nous", je croise un de mes voisins dans le hall d'entrée. Je lui demande après sa femme que je n'avais pas vu depuis un bon moment. Il me dit qu'elle essaie de perdre du poids alors elle est "allée prendre une marche rapide". Prendre une marche à bout de bras ou aller chercher une marche quelque part pour la ramener chez eux ou quoi d'autre ? Bref .... Tout ça dans la même journée, je commençais déjà à "avoir mon voyage". Je décide d'aller me rafraichir les idées avec un bon "drink", "saveur" menthe.

Je m'approche du bar lorsqu'un homme assis sur un des tabourets, me dit : "tu veux-tu que je me tasse ? ". Aurait-il le pouvoir de se comprimer ? Il décide alors de me céder sa place afin que je puisse "m'assir" confortablement sur un tabouret et que je "jouse" aux cartes avec lui. C'était très "cute" de sa part.

 

Puisque c’était dans un bar sportif et que la "game" de hockey n'avait pas encore commencé, le premier "minisse" présentait sa "lisse" de candidats potentiels aux différents postes ministériels. Selon lui, nous pouvions nous fier "sur " eux et il était très "optimisse". Moi, je n'y croyais pas trop parce que comme disait une fois, "sur " ce même "poste de télé", un "journalisse, spécialisse " du monde arabe : "chat échaudé  ... craint le lait".

C'était "crampant d'écouter" la télé à ce moment-ci de la journée car je n'y comprenais rien du tout, "pantoute", trop occupée avec cette partie de cartes. Après une heure, j'avais trop faim alors je me suis "garochée " sur une bonne "poutine", quel délice !

 

Par contre, il commençait à se faire tard, il fallait donc je "m'en retourne chez nous" par "la" 165, le bus pour aller à "Côte-Des-Nègres". D'ailleurs, la pluie "s'en venait" et de toutes les façons, "j’étais presque rendue" lorsqu'il a commencé à "mouiller debout".

À peine arrivée, je vois mon mari, le regard noir. "Pourquoi tu me regardes de même ?", lui ai-je demandé. Il me dit alors : "tire-toi une bûche et attache ta tuque" car j'ai quelque chose d'important à te dire. Il n'avait même pas terminé que "j’étais à boutte". Il "m'achalait" encore avec des "niaiseries débilitantes". Toujours ce même comportement "d'épais".

Franchement, j’avais d’autres problèmes à gérer que ses histoires de jalousie, comme me chercher "une  bonne job" par exemple.

 

Bref, j'avais une seule envie, c'était de "crisser mon camp" à ce moment-là mais à cause du "flo" qui s'était mis à "brailler", je n'ai pas pu m'éclipser. En tout cas, mon "chum" à la chance de m'avoir comme "blonde" parce que parfois j'ai juste envie de lui dire : "sacre-moi patience, svp !". Enfin, à part "de’t ça ", il est "bin correk " d’habitude.

 

J'ai vraiment l’impression qu'à force de vivre au Québec, je suis devenue parfaitement bilingue : une franco-québécoise "pure laine" et j'aime ça "bin gros" !

Ah oui, comme disait l’humoriste Gad Elmaleh, les québécois ont retiré tous les "t" de liste, piste, correct, etc. pour les mettre "icitte!"

 

 

Tous les personnages de ce récit sont fictifs. Si les événements décrits dans ces pages semblent plus vrais que nature, c’est parce qu’ils le sont : dans la réalité, tout est moins simple. Cela dit, même lorsqu’elles ne sont pas délibérées, les ressemblances avec des personnes ou des événements réels sont, probablement, inévitables.

 

 

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