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Mon Afrique à MOI !

L’archéologue

L'immigration, à mon sens, se fait sur une base volontaire. Quand on décide de partir de chez nous vers une terre inconnue c'est parce que nous l'avons généralement choisi ou que l'on a suivi nos parents. Le tout part donc d'un choix : le nôtre, celui de notre partenaire que l'on décide de suivre en vers et contre tous ou celui de nos parents. La principale raison qui nous pousse à quitter l'Afrique, c'est la recherche d'un avenir meilleur aussi bien pour nous-mêmes que pour nos proches. C'est dans cette quête que nous nous rendons en Occident pour étudier, travailler ou se "chercher". C'est souvent un exercice très difficile, mais qui est assumé malgré tout et peu importe les raisons, ces différents statuts d'immigrant sont interreliés.

Voilà pourquoi, il arrive qu'un jeune étudiant devienne un travailleur à la fin ou durant ses études, qu'un "chercheur" trouve un emploi, qu'un travailleur retourne aux études où se retrouve "chercheur", etc.

 

Mais, le pire dans tout cela, c'est de se retrouver, sans statut légal, sans papier. Cela signifie donc que sans permis d'étude, vous ne pourrez plus aller à l'école. Sans permis de travail, vous ne pourrez pas occuper un emploi non plus et sans papiers légaux vous n'êtes même pas supposés vivre sur cette terre d'accueil. Je vous laisse imaginer toutes les angoisses que peuvent vivre les immigrants dans cette délicate position et nombreux sont ceux qui sont un soutien financier pour leur famille. Ils se doivent donc de demeurer là, malgré les conséquences auxquelles ils s'exposent quotidiennement, car ils n'ont plus le choix.

Aujourd'hui, j'aimerais donc me pencher sur le cas du "chercheur de papyrus". Oui, cet archéologue des temps modernes à la recherche de ce papier rare c'est-à-dire de la nationalité de son pays d'adoption. Ce type d'emploi est très prisé par mes chers frères africains, mais si vous connaissiez le procédé de fabrication du papyrus, vous comprendriez alors que c'est un travail lent et très minutieux.

En effet, dans les temps anciens, le papier de papyrus était conçu en superposant de fines tranches de la tige de la plante, humidifiées, placées en couches, positionnées perpendiculairement les unes sur les autres, puis compressées et enfin collées.

 

Certains Africains eux, superposent tant bien que mal, les conquêtes amoureuses, les mensonges, les subterfuges, couche après couche jusqu'à ce que l'une de ces femmes naïves,  adhère et leur permette d'obtenir leurs papiers. Cela s'appelle un mariage gris, une escroquerie sentimentale à but migratoire. À la différence d’un mariage blanc, où les deux conjoints sont complices et d’accord pour flouer l’État, ici, l’un des deux conjoints est une victime spoliée, choisie uniquement comme moyen d’obtenir des papiers.

S'il fallait faire une annonce pour offrir les services de ce chercheur d'un autre type, elle dirait ceci :

"Jeune homme d'origine africaine, célibataire (?) et sportif (?), aimant faire la cuisine et le ménage (?), adorant les animaux (?), cherche femme blanche (?) sérieuse, gentille et sympathique pour amitié et plus si affinités."

Pour avoir l'explication au sujet de certains de ces points d'interrogation, je vous suggère de lire :

 

- Vive la polygamie et/ou l'infidélité pour "... célibataire ..."

- Quelques minutes en enfer pour "... et sportif ..."

- Le handicapé pour "... aimant faire la cuisine et le ménage ..." 

- Chronique si nous étions des blancs : sexualité et amour pour "... cherche femme blanche ..."

 

En réalité, toutes les techniques sont bonnes à prendre du moment que ça marche et que ça le mène au mariage. La plupart des sites de recherche de notre archéologue sont les boîtes de nuit, les bars, Internet, les établissements d'enseignement. Mais, il peut lui arriver de chercher aussi bien par correspondance, qu'au supermarché ou dans les rues. Bref, partout où il peut appâter une proie, il répond présent.

Comme disait un de mes cousins, et cela peut parfaitement résumer ce concept unique : "peu importe l'âge, si la fille fait plus de 42kg, il faut attaquer. On ne sait jamais, ça peut prendre."
C'est aussi simple que ça alors prenons la peine de décrypter cette phrase pour mieux cerner notre sujet du jour :

 

1 - Peu importe l'âge ...

Une célèbre boîte de nuit africaine de Montréal est une véritable institution, une agence matrimoniale officieuse. Une boîte de nuit où seule la piste est dans l'obscurité tandis que le reste de la pièce est comme en plein jour. Les hommes et les femmes y font leur marché de l'amour.  Quand je dis amour, je vous prie de comprendre tous les sens du terme. Les gens y arrivent seuls et repartent en couple. Ils dansent tellement langoureusement que même si je vous disais que c'était deux étrangers, il y a à peine une heure, vous alliez me traiter de menteuse. Ce qui me choque par contre, c'est de voir mes frères noirs dans la vingtaine ou la trentaine en love avec leurs grands-mères. Il serait peut-être approprié d'utiliser le mot à la mode qui est couguar pour définir ces dames, mais vu l'écart d'âge démesuré qu'il y a entre eux, ça ne serait pas juste. Pour moi ce sont des fassas c'est-à-dire de la vieille viande, des tendons qu'on commence à faire bouillir dès 6h du matin mais qui restent durs, même après 5h de cuisson.

C'est ainsi que lors d'une de nos sorties dans ce temple de l'amour, je sens mon mari bouillir à mes côtés :

- Non, mais j'ai envie de le tuer, ce n’est pas vrai ! me dit-il en colère.

- Mais de qui ou de quoi parles-tu ? lui ai-je répondu, complètement à l'ouest.

- Regarde le jeune là-bas. Il a au plus 32 ans. Figure-toi que ça fait plus d'une heure que je l'observe en train de draguer la vieille fassa-là. Je suis sûr qu'elle est plus âgée que sa propre mère. Regarde, regarde... Purée ! J'ai envie de l'étrangler avec mes dents.

 

Le temps d'analyser sa phrase et je constate l'ampleur des dégâts avec son équation : vieille + fassa = momie. Alors, je jette un coup d'œil dans leur direction et effectivement, je vois ce jeune homme, relativement bel homme, propre de sa personne, accoudé au bar et en train de susurrer des mots doux à l'oreille de la mamie d’au moins 70 ans. Il insistait pour avoir son numéro de téléphone, mais c'est elle qui a fini par prendre le sien. Il était tout déçu quand elle lui a dit que c'est elle qui l’appellerait. Elle l'a ensuite quitté pour aller se déhancher sur la piste de danse avec ses copines, sûrement de la même maison de retraite. Il est réparti s'asseoir tout penaud dans un coin, l'air vraiment triste.

Ce que j'ai compris ce soir-là, c'est que les archéologues ne tiennent pas compte de l'âge comme critère de sélection. Pourtant, si ses parents lui avaient donné une ancêtre comme ça au pays en guise d'épouse, je vous jure qu'il les aurait reniés et qu'il aurait fugué. Mais en Occident, la "faim" justifie les moyens et c'est valable aussi pour mes sœurs africaines.

 

2 - Si la fille fait plus de 42kg, il faut attaquer ...

Tout comme l'âge, tous les gabarits sont recherchés et acceptés. Loin de moi l'idée de jouer à l'avocate du diable mais, ce sont souvent les femmes qui ne correspondent pas aux goûts, aux critères des blancs que nos frères se disputent dans le seul but d'avoir leurs papiers. Ce n'est peut-être pas la majorité des cas, mais c'est souvent comme ça. Je ne dis pas non plus qu'il n'y a pas d'amour dans ces relations ou plutôt dans ces contrats, mais quand vous voyez un frère marcher main dans la main avec une femme blanche qui fait 5 fois son poids ou qui est aussi laide que Sogolon Kédjou, la mère de Soundiata Kéita, franchement, il y a de quoi se poser des questions.

 

J'ai compris que le frère, lui, ne voyait pas la même chose que nous. Le gars est "serré", obligé de subir les inconvénients qui viennent avec ces mariages gris. Pour convaincre madame de se marier, il faut qu'il joue la comédie, qu'il lui montre qu'il l'aime comme si l'Africain savait lover. D'ailleurs, c'est dans cette optique que le nonchalant devient dynamique, le paresseux devient vaillant, le détestable devient adorable, l'infidèle reste infidèle. Il ne faut pas abuser non plus. Ils ne deviennent pas des mères Teresa en jeans tout de même.

Quand nous croyons qu'il est avec une obèse ou un laideron, le frère se voit marcher main dans la main avec son passeport et il dira que sa femme est en forme, nuance ! Vues comme ça, nos perceptions sont totalement différentes et je comprends mieux comment ils arrivent à le supporter.

 

3 - On ne sait jamais, ça peut prendre ... 

Ah mais oui ! Elle peut finir par se laisser embobiner et vouloir l'épouser, lui, l'archéologue arnaqueur. Il jouera la comédie suffisamment longtemps pour l'amener tranquillement au mariage et enfin trouver le saint Graal, la quintessence, la régularisation de son statut d’immigrant. 

Pourtant, une fois que c'est fait, Monsieur a de soudains besoins de liberté ... sans elle, des envies de sortie en boîte de nuit ... sans elle, de rentrer au pays ... sans elle, voir ses parents qu'il n'a pas revus depuis des années et qui ont, généralement, quelqu'un à lui présenter. Sa vraie nature de handicapé ressort. Pour un oui ou pour un non, ils se disputent. Monsieur qui ne se fâchait jamais, qui avait toujours les dents dehors, dorénavant, il boude à longueur de journée. C'est à croire qu'il a ses règles tous les jours maintenant. 

Je me demande s'il ne met pas de rappels dans son téléphone intelligent afin de ne jamais oublier de "serrer" sa figure. Le ménage rêve du jour où il sera fait. La cuisine, quant à elle, risque de ne plus le reconnaître puisqu'elle ne le voit plus. Sa merveilleuse épouse d'antan ne le reconnaît pas non plus. Il veut prendre de la distance car il se sent étouffé par l'amour qu'elle lui porte. Il se questionne parce qu'il a l'impression qu'elle veut le contrôler, l'empêcher de respirer. Il veut se séparer temporairement (déjà ?) car il pense que ça fera du bien à leur couple. C'est juste un break. Mon œil !

Mais, ce qu'il oublie, c'est qu'Ô Canada, le pays des femmes, on ne se sépare pas de la mi-septembre à la mi-avril. Avec la neige qu'il y a dehors et ce froid arctique, qui s'y risquerait ? Il attendra donc patiemment le retour des beaux jours, ce qui ne l'empêche pas de se prémunir contre la grippe, la maladie des célibataires. C'est sûr que les célibataires sont les plus grippés ici puisque leurs lits sont vides et froids alors pour éviter cela, il ira se réchauffer auprès de sa douce colombe blanche.

Cette dernière, qui a bien vu dans son jeu, qui a échangé sur des forums web avec des victimes déjà passées par-là, fait semblant de se laisser prendre au piège à nouveau. Mais au jeu du voleur volé, les femmes excellent. Voilà que madame, à son tour, décide de le piéger en tombant enceinte. C'est comme si elle lui disait avec sarcasme :

 

- Tu veux partir ? Eh bien, pars, mais tu vas me payer une pension alimentaire !

 

 

 

 

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